Qu’est-ce qu’un accident de trajet ?
Définition et critères d’un accident de trajet
Un accident de trajet est un événement imprévu et soudain qui cause un dommage corporel à un salarié pendant qu’il effectue un trajet lié à son activité professionnelle. La notion d’accident de trajet est définie par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et diffère de celle d’un accident de travail.
Pour qu’un accident soit qualifié d’accident de trajet, il doit se produire sur un itinéraire précis : entre le domicile et le lieu de travail, ou entre le lieu de travail et le lieu de restauration. Ce dernier doit être fréquenté de manière habituelle par le salarié pendant ses heures de pause. L’accident doit se produire pendant une plage horaire en lien avec les heures de travail habituelles, et le trajet doit être effectué de manière raisonnable et directe, sauf exceptions spécifiées.
Les différents trajets concernés : domicile-travail et lieu de restauration
Les trajets qualifiés d’accidents de trajet comprennent principalement deux catégories :
- Le trajet domicile-travail : il s’agit du trajet entre la résidence du salarié et son lieu de travail. Le trajet doit être le plus direct possible, mais des exceptions sont autorisées, comme un détour pour des raisons professionnelles ou familiales (par exemple, un trajet de covoiturage ou accompagner un enfant à l’école).
- Le trajet lieu de travail-lieu de restauration : ce trajet concerne le déplacement entre le lieu de travail du salarié et le lieu où il prend ses repas (restaurant, cantine, etc.). Le trajet doit être effectué pendant la pause déjeuner et dans un temps raisonnable, sans détour pour des raisons personnelles.
Conditions et exceptions pour qualifier un accident de trajet
Trajet domicile-travail : conditions et exceptions
Un accident de trajet entre le domicile et le lieu de travail est pris en charge sous certaines conditions :
- Le trajet doit être effectué directement entre le domicile et le lieu de travail, sans interruption ni détour pour des raisons personnelles, sauf exception.
- Un détour est accepté dans des cas spécifiques, comme lors d’un covoiturage régulier ou pour des besoins familiaux essentiels (par exemple, déposer un enfant à l’école).
- Le trajet doit se dérouler dans un temps normal, c’est-à-dire pendant une plage horaire proche de l’heure de début ou de fin de journée de travail.
Trajet vers le lieu de restauration : détails et exceptions
Un accident de trajet peut aussi survenir entre le lieu de travail et le lieu de restauration où le salarié prend son repas. Ce trajet est reconnu comme un accident de trajet à condition que :
- Le salarié fréquente régulièrement ce lieu de restauration.
- Le trajet se fait dans un temps raisonnable et sans interruption pour des raisons personnelles.
- Le trajet doit se dérouler pendant les heures de pause définies par le salarié, en lien avec ses horaires de travail.
Détours et interruptions : situations acceptées par la loi
La législation prévoit des exceptions concernant les détours ou interruptions dans le trajet. Par exemple :
- Un détour peut être accepté s’il est justifié par des raisons essentielles de la vie courante, comme faire des courses ou accompagner un enfant à l’école.
- Un détour effectué dans le cadre d’un rendez-vous professionnel ou pour des raisons liées à l’activité professionnelle est également pris en compte.
- Cependant, un détour pour des raisons personnelles non liées à l’emploi, comme un arrêt pour des loisirs ou des activités non professionnelles, n’est pas pris en charge.
Comment déclarer un accident de trajet ?
Les démarches à suivre par le salarié
En cas d’accident de trajet, le salarié doit informer son employeur dans les 24 heures suivant l’incident. La déclaration doit comprendre :
- Les circonstances de l’accident (date, heure, lieu, description de l’événement).
- Les blessures subies (nature, localisation, gravité), avec un certificat médical établi par un médecin.
- L’identité des témoins si présents lors de l’accident.
Les informations nécessaires pour une déclaration complète
Pour une déclaration complète, le salarié doit fournir les informations suivantes :
- L’accident : décrire de manière détaillée l’incident et la manière dont il s’est produit.
- Véhicule concerné : s’il s’agit d’un accident de véhicule, mentionner le véhicule impliqué.
- Médecin et certificat médical : le salarié doit consulter un médecin rapidement pour établir un certificat médical.
- Identité des témoins : si des témoins ont vu l’accident, leurs coordonnées doivent être transmises.
Délai de déclaration : 24 heures et obligations de l’employeur
L’employeur doit être informé de l’accident dans les 24 heures. Par la suite, il dispose de 48 heures (hors jours fériés et week-ends) pour déclarer l’accident à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), via une déclaration d’accident de travail (DAT).
Indemnisation en cas d’accident de trajet
Quel est le montant des indemnités journalières ?
En cas d’accident de trajet reconnu, le salarié peut percevoir des indemnités journalières de la CPAM. Le montant des indemnités journalières est calculé en fonction du salaire du salarié et du temps d’arrêt.
- De 1 à 28 jours d’arrêt : 60 % du salaire journalier de référence.
- À partir du 29e jour d’arrêt : 80 % du salaire journalier de référence.
Le montant des indemnités est plafonné, et la base de calcul dépend du salaire journalier de référence.
Comment l’indemnisation varie selon la durée de l’arrêt
Les indemnités journalières sont modulées en fonction de la durée de l’arrêt de travail. Plus le salarié est en arrêt, plus le pourcentage de son salaire pris en charge augmente, jusqu’à atteindre 80 % du salaire à partir du 29e jour d’arrêt.
Les différences avec l’indemnisation d’un accident de travail
Bien que l’accident de trajet et l’accident de travail aient des points communs en termes de prise en charge, l’accident de travail bénéficie de protections supplémentaires pour le salarié, comme l’absence de délai de carence pour le maintien de salaire. En revanche, l’accident de trajet peut entraîner une indemnisation moindre, notamment en ce qui concerne la durée et les conditions du maintien de salaire.
Responsabilité et couverture des frais médicaux
Qui prend en charge les frais médicaux liés à un accident de trajet ?
Si un accident de trajet est reconnu comme un accident de travail, les frais médicaux (consultations, soins, hospitalisation, médicaments) seront pris en charge à 100 % par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), sans avance de frais. Cette couverture est dans les mêmes conditions que pour un accident du travail.
Cela inclut l’ensemble des frais médicaux nécessaires au traitement de l’accident jusqu’à la guérison complète du salarié. Il est important de noter que cette couverture s’applique uniquement dans la limite des tarifs de base de l’Assurance Maladie.
Le rôle de l’assurance et la prise en charge complémentaire
En cas de dépassement des tarifs de base, par exemple pour des honoraires de médecin plus élevés que la moyenne, une mutuelle santé peut intervenir pour couvrir tout ou une partie du reste à charge. Selon les garanties de la mutuelle, elle peut compléter la prise en charge par la CPAM.
Si le salarié est victime d’un accident de trajet et que la responsabilité d’un tiers (autre conducteur, piéton, etc.) est engagée, l’assureur du tiers responsable peut également être tenu de prendre en charge les dommages corporels du salarié. Dans ce cas, l’assurance du tiers pourra couvrir la partie non prise en charge par la CPAM et la mutuelle.
Quand et comment la responsabilité d’un tiers peut affecter l’indemnisation
Si l’accident de trajet implique un tiers responsable, tel qu’un autre conducteur ou un piéton, l’assureur de ce tiers peut être sollicité pour couvrir les dommages corporels du salarié. Dans ce cas, l’indemnisation sera gérée par l’assurance du tiers, et le salarié pourra récupérer une indemnisation complémentaire pour les dommages corporels (douleurs, séquelles, incapacité).
De plus, si l’accident de trajet a lieu alors que le salarié est couvert par une assurance personnelle accidents de la vie (AAV), celle-ci pourra également intervenir pour compléter l’indemnisation de la CPAM.
FAQ
Quel est le statut du salarié en accident de trajet ?
Le contrat de travail du salarié est suspendu pendant l’arrêt pour accident de trajet, mais il bénéficie d’une protection contre le licenciement pendant cette période, sauf en cas de faute grave ou de raison économique.
Peut-on être licencié pendant un arrêt pour accident de trajet ?
Oui, un salarié peut être licencié pendant un arrêt pour accident de trajet, si l’employeur prouve que le licenciement est justifié par des raisons autres que l’état de santé du salarié.
Qui peut être responsable en cas d’accident de trajet ?
La responsabilité peut être partagée entre le salarié, un tiers (comme un autre conducteur), ou l’employeur, selon les circonstances de l’accident.